Son hospitalité légendaire, ses sublimes vestiges appartenant à plusieurs civilisations, ses couleurs somptueuses, font de la Jordanie une destination à part.
Entourée par la Syrie, l’Irak, l’Arabie saoudite, Israël et la Cisjordanie, la Jordanie inspire quelques méfiances. Et pourtant cette petite monarchie constitutionnelle est riche d’une histoire et de sites archéologiques sans pareils. Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien. Des peuples y ont établi leurs capitales, comme les Ammonites, les Édomites, les Moabites. D’autres civilisations ont également dominé cette région, tels les Akkadiens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, ainsi que l’Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive hasmonéenne des Maccabées. Mais la civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été celle des nabatéens qui y a laissé de riches vestiges archéologiques comme Pétra, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985. Quant à Jérash, cette magnifique cité gréco-romaine surnommée la “Pompéi de l’Orient” est considérée comme l’une des mieux conservées au monde, et illustre superbement l’heureuse alliance entre Orient et Occident. Jérash est la deuxième grande destination touristique de Jordanie. Le début de son occupation par les hommes remonte à plus de 6 500 ans.
Pétra. Les roches sont allumées par le soleil du matin. Les couleurs sont brûlantes, malgré l’heure matinale. On commence par descendre le défilé du Siq, une sorte de canyon creusé par le vent et le temps. Au bout de quelques dizaines de mètres, nous trouvons les premiers tombeaux creusés dans la roche. Toute la matinée, nous marchons dans un décor aux couleurs plus vives et surprenantes les unes que les autres : il y a du bleu, du vert, des déclinaisons d’orange qui vont du jaune pâle au rouge sang. Par endroits, de petits autels creusés par les Nabatéens dans la roche, des sculptures à taille réelle représentant des marchands, récemment découvertes et des canalisations qui apportaient l’eau jusqu’à la ville. Enfin, nous débouchons au Trésor, ce tombeau-palace qui brûle de tous les tons de l’orange le matin, alors que le soir, il se consume en rose. C’est sans égal. La visite se poursuit toute la journée car le site regorge de somptuosités. Dans chaque tombeau sculpté dans la roche, nous sommes surpris par les couleurs de la pierre. Arrivés au plus profond du site, il faut monter 45 mn jusqu’au monastère ed-Deir, lui aussi magnifique. On y a un point de vue fantastique sur la région. Pétra, à elle seule, vaut le voyage en Jordanie…
Tout comme Jérash et Amman, Gadara faisait autrefois partie des cités de la Décapole, chacune ayant des attraits uniques. Perchée sur la crête d’une splendide colline surplombant la vallée du Jourdain et le Lac de Tibériade, Gadara arbore d’impressionnantes ruines antiques, telles que le spectaculaire théâtre en basalte noir, la basilique et la cour adjacente parsemée de sarcophages finement gravés, la grande rue à colonnades et une rue adjacente bordée de boutiques, un mausolée souterrain, deux bains, un nymphée, une porte d’entrée de la ville et les restes presque effacés de ce qui fut un immense hippodrome;
Dès le VIIe siècle, la région a été culturellement musulmane et arabe, à l’exception d’une brève période de domination par les croisés et sous le mandat britannique. Le château de Kérak est un mystérieux dédale de murailles voûtées et de passages interminables. La partie la mieux préservée se trouve sous terre et reste un impressionnant témoignage du génie militaire et architectural des Croisés. L’habitant le plus célèbre de la ville fut Reynald de Chatillon, dont la réputation reste inégalée en matière de perfidie, de trahison et de brutalité.
Partout subsistent les ruines de civilisations depuis longtemps reléguées dans les livres d’histoire et qui, pourtant, perdurent encore dans la vie de ce royaume surprenant et dans l’âme même de son peuple.